La France connaît – enfin ! – un temps favorable pour ses start-up et entrepreneurs.
Les incubateurs se multiplient, la France apparaît bien classée (et sans doute mieux qu’on ne le croit…) dans les palmarès mondiaux.
Dans le même temps, les entreprises connaissent toutes un, voire de nombreux projets de « digitalisation ». Les applications smartphones et tablettes se multiplient. Les problématiques du « cross-canal » sont de plus en plus prises en compte par les commerçants pour gérer « l’expérience client » et accroitre leurs revenus. L’ubérisation se cherche secteur par secteur d’activité. Le concept « disruptif » est la nouvelle martingale.
Aucun groupe ne veut finir comme Kodak. Des fonctions nouvelles se créent, comme Chief Digital Officer (CDO).
Les start-up, aux moyens souvent limités, cherchent à sécuriser le lancement de leur activité, leurs premiers contrats, leur prochaine levée de fonds, etc. au moyen de contrats prenant généralement la forme de conditions générales pour s’éviter toute négociation qu’elles ne pourraient parfois que difficilement conduire, surtout face à de grands groupes.
Ces mêmes grands groupes souhaitent d’autant plus sécuriser leurs investissements qu’ils prennent un risque important en recourant à de petites structures, certes très dynamiques et innovantes, mais à l’avenir incertain en termes de développement de leur clientèle, de financement et, au final, de pérennité de leurs technologies.
Ils souhaitent parfois imposer des « contrats classiques » avec leur kyrielle d’annexes et d’engagements à des start-up qui, pour certaines, se révèlent parfois très promptes à les signer sans même comprendre la portée juridique véritable de ce qu’ils stipulent faute de moyen pour les négocier et pressées qu’elles sont de décrocher de premiers financements et références commerciales et, pour d’autres, sont bien résolues à ne pas accepter la moindre clause contractuelle qui obérerait leur capacité à lever des fonds.
Dans ce contexte, c’est parfois le langage qui n’est pas commun à ces deux mondes : obligations de résultat à chaque ligne pour les grands groupes faisant reposer une de leurs activités stratégiques sur l’application d’une start-up qui ne peut souscrire que des obligations de moyens sans pouvoir présenter aucun SLA…